Concordia University

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Dixième

exposition annuelle

des finissants

en beaux-arts

Du 18 juin au 6 juillet, 2012

Les galeries FOFA et VAV

 

 

 

Événement

Vernissage chez Galerie VAV,

1395 blvd. René Levesque Ouest

Mercredi le 20 juin, 18h à 20h

David Martineau-Lachance, Like This, 2012

 

 

À propos

Nous sommes heureux de vous présenter les étudiants de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia dans le cadre de la Dixième exposition annuelle des finissants en beaux-arts. Les œuvres, choisies par un jury et exposées au cours des semaines entourant la collation des grades, donnent l’occasion aux étudiants de montrer leurs créations dans un lieu public tout en soulignant la fin de leur programme d’études. La Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia offre une gamme incomparable de programmes en arts visuels et en arts de la scène. La Faculté est reconnue à l’échelle nationale et internationale pour la qualité de ses professeurs et diplômés. Elle compte actuellement plus de 3 000 étudiants inscrits à des programmes de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat, ainsi que plus de 18 000 diplômés à travers le monde.

Cette année, l’exposition propose un échantillon représentatif des nombreuses disciplines et activités de recherche des finissants de 1er ou de 2e cycle de l’Université Concordia. Les 23 étudiants participants à l’exposition sont issus de différents départements de la Faculté dont les départements de cinéma, d’éducation artistique, de peinture et de dessin, de sculpture, d’histoire de l’art, de médias d’impression, de photographie, de fibres et de intermedia/cyberarts. En plus des 14 artistes qui présentent leurs œuvres à la Galerie FOFA et dans ses vitrines, 9 autres artistes exposent leurs créations à la Galerie VAV, située au pavillon des beaux-arts sur le boulevard René-Lévesque.

 

 

Galerie FOFA

Avec ses photographies grand format, Léa Trudel décontextualise et dérègle les échelles proportions afin de soulever de nouveaux questionnements et de faciliter une compréhension nouvelle. Prises sur diverses surfaces telles que la peau et la terre, ses images de ruptures, de blessures ou de cicatrices examinent la possibilité d’une relation conceptuelle et formelle entre l’art et la science. « La blessure est le résultat d’une action; l’indice d’un procédé naturel ou fabriqué, soudain ou graduel. Elle se manifeste sous forme de fissure, de fracture, de point de rencontre circonstanciel entre la surface et la profondeur d’un lieu. C’est un signe vital capable de guérir ou d’infliger de nouvelles souffrances. Ce projet vise à observer la blessure comme un phénomène biologique et géologique; une force de la nature avant tout. »

Bella Klein et Daniel Paterson créent des images obsédantes qui évoquent la nature matérielle et alchimique des débuts de la photographie à l’aide d’une remorque convertie en caméra cachée. « Ce procédé leur demande de pénétrer dans la caméra dépourvue d’objectif et d’ajuster la lumière projetée directement sur le papier photographique. » Ils ont parcouru tout le continent avec cet appareil, rappelant l’époque des photographes itinérants pour qui la fixation d’images était rare. Cette méthode et ses résultats provoquent d’étranges rencontres avec des gens ordinaires, des lieux et des choses.

Les œuvres picturales de Patrick Guilbeault offrent une expérience physique aux spectateurs en fusionnant les frontières traditionnelles entre la figuration et l’abstraction, puis en les rendant perceptibles. Tout en exposant la substance même de la peinture, ses portraits rappellent la photographie avec leurs surfaces noires et blanches qui s’unissent pour mettre le sujet principal à l’avant-plan. La richesse de la peinture à l’huile et le grand format des œuvres approfondissent cette relation viscérale.

Avec ses paysages abstraits, Carly Belford étudie la façon dont l’homme valorise la nature. Elle peint d’abord des scènes emblématiques avec des montagnes majestueuses ou des lacs isolés. Ensuite, elle les déconstruit pour mieux les recomposer à l’aide de couleurs, de formes et de textures. Cette manipulation soigneuse démontre comment « les peintures portent plus sur notre relation avec l’espace que sur l’espace lui-même. » 

Les images manifestement floues de Stephan Jahanshahi renversent le rôle indiciel courant de la photographie. Dans un désir de représenter la connexion à la terre dont il a entendu parler, Jahanshahi s’est rendu dans des lieux de repos isolés. Loin de trouver cette connexion, il s’est senti perdu et encore plus isolé. Ces photographies sont ainsi devenues des témoignages de ses sentiments et non des représentations endroits eux-mêmes.

Dans son installation de dessins grand format Dirty Hair, Sidney Cohen utilise des stéréotypes de la féminité, comme les fleurs et la lune, pour examiner son passage réticent à l’âge adulte. À la fois festives et mélancoliques, les banderoles colorées qui unissent les multiples femmes dans l’espace semblent voler au vent, suggérant une force naturelle prête à les propulser.

Des livres se transforment en œuvre sculpturale dans Archiving Memory de Marzieh Rahmani. Grâce à un assemblage linéaire où chaque ouvrage en soutient un autre, une sorte d’échine littéraire se forme. Les livres exercent alors une nouvelle fonction : construire un tout. Il est impossible d’ouvrir un volume pour le consulter individuellement. On remarque les bords frangés des nombreuses pages et la minutieuse reliure cartonnée, mais les textes contenus entre les couvertures demeurent un mystère. Marzieh Rahmani explique sa démarche : « Pour préparer la structure […], je commence en minimisant le langage pictural et en maximisant l’énergie. Je m’éloigne du littéral pour aller vers le poétique, et je supprime toutes les choses inutiles en les détruisant ou en multipliant certaines structures pour ensuite ajouter de nouvelles couches. Dans cette œuvre, les livres élargissent le médium puisqu’ils sont traités comme des couches dans la construction d’une image numérique ou d’un ouvrage imprimé traditionnel. » Marzieh vit généralement dans un univers nettement matériel.

  

À l’aide de techniques de sculpture et de postproduction, et grâce à des moyens structurels tels que la mise en échelle, Jordan Loeppky-Kolesnik crée une sorte de biodôme futuriste avec sa vidéo d’animation numérique Searching for Paradise. L’image et le son se répandent tout autour, permettant l’exploration de la frontière entre l’artifice et le sublime dans la culture matérielle.

L’installation vidéo Sobremesa explore la tradition culturelle et son rôle dans la conception de notre notion de la famille. Sobremesa est un terme sans équivalent français qui se réfère à la tradition latine voulant que l’on s’attarde à table après le repas du soir. Tracy Valcarcel Rodriguez dresse littéralement une table où sont projetés des récits distincts sur chacune des 4 assiettes mises à disposition. Puisant dans des sources hétéroclites dont un documentaire sur le Pérou, les archives de sa mère, son propre montage et celui d’une amie, l’artiste recrée l’espace social complexe qu’est la table familiale. Les visiteurs sont invités à prendre place à table pour savourer les différentes voix.

Dans le but d’explorer davantage les questions d’identité, d’appartenance et de mémoire, Unfortunately, It was Paradise utilise des métrages trouvés issus de documentaires et d’actualités d’Europe de l’Est filmés dans les années 70 et 80. Installées aux quatre coins de la galerie, les projections créent un récit réflexif qui, plutôt que de raconter une histoire traditionnelle, reflète des états psychologiques de contemplation et d’attachement. Ralitsa Doncheva est originaire de Bulgarie et ses installations traduisent son expérience d’expatriée. En tant qu’immigrante, elle a compris que « c’est seulement lorsque nous n’appartenons à aucun endroit que nous pouvons réellement trouver notre place partout dans le monde ».

Dans Like This, la boîte noire abrite une fois de plus une projection introspective. David Martineau-Lachance donne vie à la poésie de Rumi avec cette étude contemporaine alliant l’élégance traditionnelle à une nouvelle version mûrement réfléchie. Malgré sa complexité, la poésie de Rumi trouve son essence dans les moindres détails de la vie quotidienne, suggérant un potentiel de transcendance dans les gestes les plus simples. David Martineau-Lachance nous prouve que ses habiletés techniques ont ce même potentiel en combinant le collage et le pastel traditionnel avec des interventions numériques dans un film fluide et merveilleusement synchronisé.

À juste titre, les vitrines des magasins de la rue Sainte-Catherine renvoient aux pratiques élargies de Selina Doroshenko. Information Centre est une installation-performance in situ dans laquelle diverses cordes, dessins et gribouillages sont amplifiés dans des formes abstraites qui altèrent les limites de la vitrine. À la fois atelier, laboratoire et salle d’exposition, Information Centre se développera sur place. L’œuvre « se fonde sur le langage familier des boutiques et exagère les échanges entre les participants physiques et matériels ». Utilisant des objets associés aux pratiques mercantiles tels que des néons et des affiches indiquant les heures d’ouverture (présence de l’artiste), Selina Doroshenko établira avec ses visiteurs des relations directes et enjouées, mais aussi profondément investies dans les pratiques contemporaines qui remettent en question le rôle de l’artiste face au public et vice-versa.

Sunday/Dimanche de Carissa Carman vient compléter la série d’œuvres de la Galerie FOFA. L’artiste réimagine le jardin de sculptures dans une mise en scène assurée par trois objets uniques étrangement liés : une grande remorque en bois abritant un sauna portatif, une pancarte indiquant que du pain est offert, des chaises tissées à la main. Rassemblées, ces combinaisons insolites offrent une réflexion sur le service, la transformation, le commerce et le loisir, tout en nous amenant à revoir l’utilisation de cet espace semi-public.

 

 

Galerie VAV

Christina Brezina qualifie sa pratique de sculpturale avant tout. Adaptée expressément pour l’espace de la Galerie VAV et intitulée Manufactured, son œuvre prend naissance au sol et se déploie sur les murs de la pièce. Employant les détails architecturaux du lieu comme référence pour son installation, l’artiste y convie un nouvel aménagement, qui place le spectateur devant une perspective déformée de l’espace. Les matériaux utilisés – carreaux imitant le marbre et papier adhésif Mak-Tak à motif de bois – font écho à ce trompe-l’œil. Les surfaces en toc, qui évoquent l’élitisme propre aux éléments que privilégient traditionnellement les sculpteurs, élèvent artificiellement la valeur de matières quelconques. Intéressée autant par cette notion que par l’architecture et le développement urbain, Mme Brezina considère Manufactured à la fois comme une étude sur les limites de la sculpture et comme une incursion dans le concept de l’installation.

Amanda Durepos étudie la fragmentation qui s’immisce dans nos vies par l’usage de la technologie. Dans son collage en camaïeu de gris, elle explore le phénomène en juxtaposant deux portraits. Amalgamant les deux personnages en un seul, elle interroge l’effet que la technologie produit sur notre identité. Elle décrit son œuvre Alter Ego comme « un commentaire sur la façon dont la technologie définit nos profils et nous oblige à façonner une image explicitée et figée de nous-mêmes, alors qu’en général, cette image fluctue constamment ». Le recours à la technique du collage accentue sa tentative de traiter l’excès d’information visuelle qui nous bombarde et son impact sur l’expérience humaine.

Mika Goodfriend met en scène des photographies qui documentent la vie intime de retraités québécois établis à l’étranger. Dans son travail, l’artiste cherche à représenter la notion de déplacement. C’est par l’étude de l’environnement de ses sujets et de leurs objets personnels qu’elle illustre leurs goûts, leur mode de vie, leur histoire. On admet généralement que les Canadiens s’intègrent facilement aux autres cultures, à des lieux étrangers. Pourtant, les personnages de cette série ont choisi de recomposer telle quelle en Floride leur communauté québécoise d’origine. L’artiste décrit ainsi son processus créatif et ses rapports avec ses sujets : « Le caractère intimiste de ma pratique doit favoriser le partage [...] en vue de bâtir une confiance et un respect mutuels qui, selon moi, sont primordiaux dans ce genre de travail. » Mika Goodfriend se compare à ses modèles : même si elle est née au Québec, elle se sent détachée de la culture québécoise. Ce sentiment lui confère dès lors une conscience aiguë de sa propre identité.

Pier-Anne Mercier a intitulé son œuvre I was not quite sure I understood what was expected of me in a situation such as this one (« Je ne savais pas vraiment ce qu’on attendait de moi dans une situation comme celle-ci »). La pièce pourrait se décrire comme un collage sculptural. Des créatures hybrides, des souvenirs éphémères trouvés en vacances, des sculptures en papier et des figurines-jouets défigurées se disputent l’espace sur une étagère commerciale recouverte d’une fine couche de feutre beige. Le tout rappelle ces vitrines où l’on expose les œuvres des élèves à l’école primaire et donne un peu de prestige à ce qui est essentiellement un « jeu ». L’artiste qualifie sa pratique d’intuitive et révèle que les divers matériaux qu’elle utilise lui dictent un rythme de travail. Ici, elle accorde autant d’importance au processus qu’à l’œuvre finale. Du reste, cet assemblage quelque peu flottant des concepts et des images de I was not quite sure... apporte à l’ensemble son caractère sculptural.

Alexandre Nunes adopte un point de vue littéral sur le temps figé. Le chariot qu’il a conçu et construit soutient un réfrigérateur, un projecteur et un écran, appareils qu’il utilise dans sa performance pour présenter des diapositives trouvées. Nostalgiques en soi, ces images n’ont rien de désuet. Elles partagent en outre un point commun : elles représentent de la glace sous différentes formes. Cela dit, l’analogie ne se remarque pas de prime abord, car chaque diapositive a été congelée dans un bloc de glace, ce qui brouille l’image projetée. L’artiste s’est emparé de souvenirs figés dans le temps et les a brouillés de façon visuelle et tangible. Souvent, les expériences marquantes sont fugaces; nous ne pouvons compter sur notre capacité naturelle à les saisir pour les conserver à l’esprit. Après tout, nous n’avons aucune prise sur la mémoire, ni sur la glace.

Adrienne Pratt est fascinée par l’architecture des vieux édifices et par leur symbolisation culturelle actuelle. Dans ses représentations oniriques, voire voilées, d’immeubles, elle sonde la solidité des constructions anciennes tout comme leur pertinence dans l’environnement contemporain. Préoccupée par la sécurité et les catastrophes, l’artiste – qui travaille à partir de ses propres photographies – laisse entrevoir dans ses tableaux les enjeux qui sous-tendent la reconstitution historique au moyen d’édifices. En effet, l’histoire et le cadre bâti fluctuent constamment, et ni l’une ni l’autre ne sont sûrs.

Ngoc-An Trinh s’intéresse à ces objets et à ces matériaux du quotidien, qui passent la plupart du temps inaperçus. À juste raison, peut-être. De fait, si nous nous faisions un devoir d’étudier attentivement chaque produit manufacturé (gobelet à café, journal, serviette de table à motifs…) que nous utilisons dans une journée, nous risquerions l’hyperstimulation sensorielle. Ou encore, nous pourrions éprouver un sentiment de culpabilité à l’idée de les mettre si vite au rebut. Saisissant la beauté sobre d’une simple feuille de papier, l’artiste s’en sert ici à la fois comme matériau et comme sujet. Au moyen d’impressions numériques grand format, elle examine la fonctionnalité du papier, élevant ainsi la matière au-dessus de la banalité. Quoique jetable, le papier froissé se transforme en étude sur la délicatesse et le détail. Ngoc-An Trinh décrit sa pratique dans la même perspective, c’est-à-dire sans artifices : « Mon travail constitue une étude expérimentale et intime de l’objet dans toute sa simplicité. »

 

 

En cours

Les portes sont ouvertes pour l'œurvre "Sunday/Dimanche" de Carissa Carman, artiste exposante. L'installation est située dans le jardin des sculptures sur la rue Sainte-Catherine.

Portes ouvertes :
Du 18 juin au 6 juillet
Lundi au vendredi, 11h à 19h

Visites guidées :
Mardi le 26 juin, 16h à 17h
Jeudi le 28 juin, 16h à 17h

Visites privées :
Veuillez contacter l'artiste à carissacarman@gmail.com

À partir de la dixième exposition annuelle des finissants en beaux-arts aux galeries FOFA et VAV.

 

Lien

Galerie VAV

 

 

 

 


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