Concordia University

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COMBINE 2012: Annual Undergraduate Student Exhibition

Sophie-Anne Bélisle, Sans Titre (04.01. 12-16.03.12), 2012, sculpture, felt, fruit, wood.  Photo: Guy L'Heureux

Author: Katrina Caruso, Artist: Sophie-Anne Bélisle

Sophie-Anne Bélisle’s Untitled (04.01.12-16.03.12) recalls childhood acts of discovery, burying, and play. As a child, one may “plant” fruits in the backyard, expecting trees to grow, and instead finding rot. Childhood memories blend pleasing moments and the uncomfortable—cozy memories of old houses, bad days and kitsch clothing, time spent exploring one’s surroundings and creating hideouts.

Sophie-Anne’s piece is at odds with itself: it is at once grotesque, and yet attractive. These objects, fruits decomposing within felt spheres, are at first visually simple and charming. The felted wool is lovely in its softness, texture and colour, and the charming bench, handmade by the artist, looks as if it could be found in a grandmother’s house or a school. This warmth invites the viewer to lower oneself towards the objects, but the viewer is hit at once with the powerful odour of decay. We are torn between wanting to cradle the nest-like forms and having them removed from sight and smell.

There is comfort in knowing that the witnessed moment is not permanent. While the objects are tangible, and the decay is real, the viewer’s experience with the piece is not static. The fruits will progressively soil their cocoons, until all that remains is that which cannot fully disappear: seeds and traces on the wool. Eventually, even the distinct odour of the fruit will fade. The marks on the wool evoke death, memorializing what once was there.

Time reveals itself to be a valuable partner in art-making. It should not be lost on the viewer that the felted nests suggest mold, which itself points toward time: such a vast accumulation of mold would require a long period of putrefaction. Moreover, through the arduous and time-consuming process of felting, the artwork refers to its own performativity, which begins in the artist’s hands, and then develops in the subsequent biological process.

Leaving the spheres open provides the viewer with a candid sense of discovery, similar to the contentment of childhood explorations. As it is, the work is troubling, yet calming; uplifting yet repulsive—not unlike our memories of time gone by.  

As an artist, Sophie-Anne explores non-traditional practices of drawing. To her, drawing matters because it leaves a mark. At the root of her artistic preoccupations is an investigation of mark-making beyond the paper medium. Untitled (04.01.12-16.03.12) is an exploration of such an idea, effectively leaving a mark in three-dimensional space.

The project engages with feelings of breakdown, absence, passing, and loss, while also accounting for past comforts and what has been left behind. The remains of putrefaction on soiled wool evoke the painful sentimentality of memory, a challenging acknowledgement of time.   

 

 

Biographies

Katrina Caruso 

Katrina Caruso is a third year student in Art History and Studio Art (BFA) at Concordia University. As an artist, she explores portraiture through painting, collage, fibers and installation. Her art historical studies have given her a profound interest in craft, American photography, the wunderkammer, spatial theories, and immersive arts. She has worked as a set designer and curator for the Liberal Arts Theatre Society, as well as cultural mediator and event coordinator for Art Souterrain. She currently oversees the CUJAH (Concordia Undergraduate Journal of Art History) as Editor-in-Chief.

 

Sophie-Anne Bélisle

Sophie-Anne Bélisle primarily uses drawings and fibres to create her self-referential artwork. She experiments with the concept of passing through the material to preserve the essence of a subject by containing and displaying it in a more precise manner than the object itself. She explores the narrative that arises between the absence of an entity and the trace it leaves behind. Through accumulation and repetition, the observed and transformed object ends up making sense. Each exploration becomes a collection, which is presented as a research subject that can be annotated, compared, calculated and measured.


She has developed her approach by working with others, such as Les Quoi?, a group of four artists based in Trois-Rivières who investigate ordinary objects in an effort to reveal their extraordinary qualities. She is participating together with these artists in the 5th National Biennial of Contemporary Sculpture in Trois-Rivières. She is also teaming up with Montreal artist Fadwa Bouziane to explore communication in their interactive piece entitled “ÉTAT/TRANSMUTATION," which will be presented at the 2013 Art Souterrain show.


Bélisle is currently a student in Concordia University’s BFA program, majoring in Art History and Studio Art, and will graduate in 2013. She lives and works in both Trois-Rivières and Montreal. (339)

 

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COMBINE 2012 : Exposition annuelle des étudiants de 1er cycle

 

Auteure : Katrina Caruso; artiste : Sophie-Anne Bélisle

Création de Sophie-Anne Bélisle, Sans Titre (04.01.12-16.03.12) rappelle les actes propres à l’enfance que sont la découverte, l’enfouissement, le jeu. Ainsi, l’enfant qui « sème » un fruit dans sa cour s’attend à voir pousser un arbre; c’est pourtant de la pourriture qui en résulte. Les souvenirs d’enfance amalgament de la sorte moments de plaisir et de contrariété : agréables réminiscences liées à de vieilles maisons; mauvais jours et vêtements ringards; heures passées à explorer les alentours, à repérer des cachettes.

L’œuvre de Sophie-Anne Bélisle intègre une dimension conflictuelle, dans la mesure où elle se révèle grotesque et attrayante tout à la fois. Composée de fruits en décomposition nichés au sein de sphères feutrées, elle paraît simple et charmante au premier coup d’œil. Par sa douceur, sa texture et sa couleur, la feutrine plaît d’emblée. Quant au banc, conçu de la main même de l’artiste, il est si charmant qu’on le croirait sorti d’un intérieur suranné ou d’une ancienne école. Incité par tant de suavité à se pencher sur les objets, le spectateur est aussitôt assailli par une puissante odeur de pourriture. Un déchirement naît alors en lui : désir de tenir dans ses bras ces « nids douillets »; volonté de les soustraire à sa vue et à son odorat.

Le moment vécu n’est toutefois pas permanent, et le fait de le savoir procure un certain réconfort. Car si les objets sont bien réels et que la pourriture l’est aussi, l’expérience du regardeur n’a rien de statique. De fait, les fruits vont peu à peu tacher leur cocon et se désintégrer. Il n’en restera alors que l’impérissable : quelques graines, des traces sur la feutrine; même les relents propres à la décomposition se dissiperont à la longue. Par contre, la souillure de l’étoffe continuera d’évoquer la mort et de commémorer ce qui fut.

Le temps représente un atout précieux dans la création artistique. Dès lors, le spectateur ne doit pas perdre de vue que chaque nid de feutrine camoufle de la pourriture. Cela ramène à la notion de temps : seule une longue période de putréfaction peut former autant de moisissure. En outre, la longueur et la difficulté du procédé de feutrage font ressortir le caractère performatif de l’œuvre. Née des mains de l’artiste, celle-ci évolue en effet au fil du processus biologique subséquent.

Béantes, les sphères apportent au regardeur un réel sens de la découverte, semblable au contentement que retire un enfant de ses activités d’exploration. Du reste, l’œuvre est apaisante quoique troublante, réjouissante bien que répugnante... N’en va-t-il pas ainsi de nos réminiscences? 

Dans sa démarche créative, Sophie-Anne Bélisle explore des méthodes non traditionnelles du dessin. Pour elle, cet art est important, car il laisse une trace. Au demeurant, l’étude du marquage au-delà du support papier forme la base de ses préoccupations artistiques. Avec Sans Titre (04.01.12-16.03.12), elle fouille cette idée – et laisse effectivement une marque dans l’espace tridimensionnel.

Dégradation, absence, disparition, perte… Tels sont les sentiments qui se dégagent de l’œuvre. Cela étant, celle-ci fait aussi appel aux bonheurs passés et à tout ce que l’on laisse derrière soi. Sur la feutrine souillée, les restes de putréfaction symbolisent la douloureuse sentimentalité du souvenir, terrible aveu du temps qui fuit.

 

 

Biographies

Katrina Caruso 

Katrina Caruso en est à sa troisième année d’un BFA en histoire de l’art et en arts plastiques à l’Université Concordia. En tant qu’artiste, elle explore le portrait par la peinture, le collage, les fibres et l’installation. Ses études en histoire de l’art ont fait naître chez elle un vif intérêt pour l’artisanat, la photographie américaine, le wunderkammer, les théories spatiales et les arts immersifs. Elle a été décoratrice scénique et conservatrice à la Liberal Arts Theatre Society de même que médiatrice culturelle et coordonnatrice à Art Souterrain. Elle est actuellement rédactrice en chef de la revue Concordia Undergraduate Journal of Art History.

 

Sophie-Anne Bélisle

Sophie-Anne Bélisle travaille principalement à partir du dessin et du textile pour produire des œuvres autoréférentielles. Elle expérimente sur la notion du passage à travers la matière qui conserve l’essence d’un sujet, le contenant et l’exposant d’une façon plus précise que l’objet lui-même. Elle explore la narration qui se tisse entre l’absence d’une entité et la trace laissée derrière elle. C’est à travers l’accumulation et la répétition que l’objet observé et transformé finit par prendre son sens. Chaque exploration devient une collection présentée comme un sujet de recherche pouvant être annoté, comparé, calculé et mesuré.


Sa démarche évolue à travers diverses collaborations notamment avec le quartet trifluvien Les Quoi? qui s’interroge sur des sujets triviaux pour en faire ressortir leurs qualités extraordinaires. Ensemble, ils participent à la 5ième édition de la Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières. Elle s’affilie aussi à l’artiste montréalaise Fadwa Bouziane pour explorer la communication dans leur œuvre interactive ÉTAT/TRANSMUTATION présentée dans le cadre d’Art Souterrain 2013.


Étudiante au premier cycle de l’université Concordia avec une majeure en Histoire de l’Art et Arts Visuels, Bélisle graduera en 2013. Elle vit et travaille entre Trois-Rivières et Montréal.  (339)

 

 

Links | Liens

Writings and Biographies | Écrits et biographies

1. Author: Katrina Caruso, Artist: Sophie-Anne Bélisle
2. Author: Pamela MacKenzie, Artist: Aidan Pontarini
3. Author: Amira Shabason, Artist: Alexis Rourke
4. Author: Mirka Parenteau, Artist: Hélène Latulippe
5. Author: Raíssa Paes, Artist: Feliz Tupe
6. Author: Erika Couto, Artist: Ingrid Tremblay
7. Author: Emma Siemens-Adolphe, Artist: Marlee Parsons
8. Author: Tess Juan-Gaillot, Artist: Emy Gagné St-Laurent
9. Author: Evan Stanfield, Artist: Laura Rokas
10. Author: Florence Vallières, Artist: Simon Grenier-Poirier
11. Author: Adrienne Johnson, Artist: Melodie Reay
12. Author: Angela Simone, Artist: America Blasco
13. Author: Aditi Ohri, Artist: Jessica Monuk
14. Author: Clinton Glenn, Artist: Simon Larivière
15. Author: Katerina Korola, Artist: Nicole Levaque
16. Author: Eva-Loan Ponton-Pham, Artist: Kevyn Durocher
17. Author: Pascal Robitaille, Artist: Kandis Friesen

VAV Gallery Directors (2011-2012): Courtenay Mayes and Emma Siemens-Adolphe

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Combine 2012

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