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COMBINE 2012: Annual Undergraduate Student Exhibition

Ingrid Tremblay, Destruction constructive, 2012, sculpture, gyproc, acrylic, wood, 123 x 160 x 102 cm. Photo: Guy L'Heureux

Author: Erika Couto, Artist: Ingrid Tremblay

Situated within a Minimalist tradition valuing three-dimensionality, Destruction constructive allows Ingrid Tremblay to build upon her fascination with reconceptualised debris. Her sculptural works rely on the accumulation of scraps and found materials, privileging remnants that are usually abandoned without any thought. Tremblay sees in these objects the potential to create new forms and generate new life out of things that have already served their traditional purposes.

Tremblay’s sculpture draws strong parallels to the works of Gordon Matta-Clark, renowned for his famous “building cuts” in which the architect would “cut” fragments out of buildings, exposing their interiors to the outside world. Like Matta-Clark, Tremblay’s work is immersed in the possibilities of entropy, or the gradual decline of order and predictability. Destruction constructive re-envisions this form of architectural non-conformism within traditional art world institutions. Tremblay brings her rebellion away from the streets and into the gallery, creating kinetic, dynamic forms that challenge the viewer’s notions of debris.

The thin chains that suspend Tremblay’s Destruction constructive as it hangs at eye level from the ceiling are a small hint of restraint in a sculpture that seems to have been formed from pure chaos. It is in this juxtaposition between the disarray of Tremblay’s materials and the careful way that they are suspended that new spaces are formed. Disorder becomes a vehicle for an exploration of materiality as acrylic-painted gyprock and wood are combined in a sculpture that measures over five feet in both width and depth. The work builds from destruction, destroys to reveal, and shows finesse in its brutality.

The gyprock panels function both as individual works and as a singular whole. The viewer can look through the piece but can also stop to examine each individual part, encouraged by Destruction constructive’s positioning just a few feet above the ground. The work is clearly meant to let the eye roam in a liberal examination of forms and textures; rough and smooth, cracked and whole, there is an almost endless array of possibilities for exploration. It is from its seeming lack of polish that the work derives its visual complexity. This is not a sculpture that can be seen at a simple glance. It demands attention and asserts its presence through its impressive size. To examine each portion of gyprock, the viewer is forced to move, to relocate, to bend to the whims of the massive sculpture. The whole is formed by the accumulation of its carefully hung parts.

There is no avoiding Destruction constructive in a space. Tremblay has turned disjointed rubble into a skilfully assembled work that challenges the mind and body. Its nearly floor-to-ceiling height creates a barrier that menaces the viewer and forces an acknowledgement of its presence. The piece is confrontational and violent, yet Tremblay’s sculpture is also inviting, seductive in its unruliness. Every contour provides a new possibility for exploration, every colour complements those surrounding it and every scrap of debris is given new purpose.

 

 

Biographies

Erika Couto

Erika Couto will graduate in 2013 with a BFA in Art History & Film Studies. An avid lover of electroacoustics, textiles, and sculpture, her current research projects explore Pacific Northwest textiles and the documentation of sound in the visual arts. Highly invested in providing opportunities to undergraduates to highlight their research, Erika is an Associate Editor with the Concordia University Journal of Art History and an organizer of the Concordia University Undergraduate Art History conference. She has also been a councilor with the Fine Arts Student Alliance since 2011. She hopes to continue her studies at the graduate level in the near future.

 

Ingrid Tremblay

Ingrid Tremblay is currently completing a Bachelor of Fine Arts (Major Studio Arts) at Concordia University, after obtaining a degree in speech therapy. She recently participated in group exhibitions The Body and Its presence (Coatcheck Gallery) Pinakotheke or the art of (not) talking about temperature (AB gallery of the Belgo Building) Subject to change (Project Space Gallery, Art Matters Festival ), Le jeu dans l’art (Galerie Art Mûr), Pinakotheke or the art of stuffed squash with friends (Galerie Crystal Racine) and Alive and Kicking (Eastern Bloc gallery, Art Matters festival). She also completed two residencies at the Parisian artists’ center of 59 Rivoli. The artist's works combine various artistic mediums and deal with oppositions and paradoxes in ideas and in the composition, for example, by to build destruction, brutalize to weaken, to hide something so as to reveal it.

 

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COMBINE 2012 : Exposition annuelle des étudiants de 1er cycle

 

Auteure : Erika Couto; artiste : Ingrid Tremblay

S’inscrivant dans une tradition minimaliste qui valorise la tridimensionnalité, Destruction constructive a permis à Ingrid Tremblay de puiser dans sa fascination pour les débris « reconceptualisés ». Composant ses œuvres sculpturales à partir d’un amas de rebuts et de matériaux récupérés, l’artiste privilégie en effet les fragments que l’on abandonne systématiquement. Elle en discerne tout le potentiel créatif : possibilité de concevoir des formes inédites; perspective d’insuffler une nouvelle vie à ce qui a déjà servi.

Destruction constructive établit des parallèles éloquents avec les créations de Gordon Matta-Clark. Réputé pour ses célèbres « coupes de bâtiment », l’architecte met littéralement à nu l’intérieur d’un édifice pour l’exposer aux yeux du monde extérieur. Le travail d’Ingrid Tremblay dégage lui aussi les possibilités d’entropie, soit la dégradation progressive de l’ordre et de la prévisibilité. Sa rébellion passant de la rue à la galerie, la sculptrice conçoit des formes cinétiques et dynamiques qui récusent chez le regardeur la notion de débris. Somme toute, Destruction constructive réimagine la formule du non-conformisme architectural dans le cadre des institutions traditionnelles de l’univers artistique.

Amalgamant savamment placoplâtre et bois peints à l’acrylique, Destruction constructive donne dans la démesure : la sculpture fait plus de 120 cm (5 pi) en largeur et en profondeur! Exposée à hauteur de regard, elle est accrochée au plafond par de fines chaînes; ces liens rappellent subtilement la retenue qui sous-tend l’œuvre, et ce, bien qu’elle semble a priori être issue du chaos total. Procédant de la destruction, démolissant pour mieux montrer, elle dissimule sous sa brutalité une grande délicatesse. La juxtaposition du fatras de matériaux et de la précision de leur suspension autorise la formation de nouveaux espaces; le désordre sert alors de véhicule dans l’exploration de la matérialité.

Œuvre d’art en soi, chaque plaque de plâtre s’intègre à un tout – un tout formé par l’accumulation de parties soigneusement suspendues. Incité par le placement de Destruction constructive à quelque distance du sol, le spectateur peut regarder au travers de sa masse ou s’attarder à l’étude de ses divers éléments. D’entrée de jeu, la sculpture est conçue de sorte que l’œil puisse poursuivre librement l’examen de ses formes et textures. Brute et lisse, crevée et pleine, elle se prête à une quasi-infinité d’explorations. Sa complexité visuelle découle de son apparent manque de finition. Ce n’est certes pas une œuvre que l’on peut admirer en passant… Elle exige qu’on lui porte attention, elle impose sa présence par ses dimensions impressionnantes. Pour considérer chaque pièce de placoplâtre, le regardeur doit circuler, se déporter, s’incliner, bref, se plier aux caprices de cette sculpture massive.

Ingrid Tremblay a fait de plâtras épars une œuvre structurée avec maestria, qui lance un défi à l’esprit et au corps. À preuve, dans un espace clos, nul ne saurait ignorer Destruction constructive. S’étalant pratiquement du plancher au plafond, celle-ci crée une barrière qui domine le regardeur et le force à reconnaître sa présence. Agressive, voire violente, la sculpture est pourtant invitante et séduisante dans sa turbulence. Au final, ses nombreux profils fournissent autant de possibilités d’exploration, ses couleurs s’agencent artistement, et ses fragments de débris se trouvent affectés à un usage inédit.

 

 

Biographies

Erika Couto

Erika Couto obtiendra un BFA en histoire de l’art et en études cinématographiques en 2013. Passionnée d’électroacoustique, d’art textile et de sculpture, elle mène actuellement des recherches sur les textiles du Nord-Ouest du Pacifique et la représentation du son dans les arts visuels. Ayant à cœur de donner aux étudiants de 1er cycle l’occasion de diffuser leurs travaux, elle est rédactrice en chef adjointe de la revue Concordia Undergraduate Journal of Art History et organisatrice de la conférence des étudiants de 1er cycle en histoire de l’art de l’Université Concordia. Elle est également conseillère à l’Alliance des étudiants en beaux-arts depuis 2011. Elle espère entreprendre bientôt des études de 2e cycle.

 

Ingrid Tremblay

Ingrid Tremblay complète actuellement un baccalauréat en Fine Arts (majeure Studio Arts) à l’Université Concordia, après avoir obtenu une maitrise en orthophonie.  Elle a récemment participé aux expositions collectives The body and its presence (galerie Coatcheck), Pinakotheke ou l’art de (ne pas) parler température (galerie AB de l’édifice Belgo), Subject to change (galerie Espace Projet, festival Art Matters), Le jeu dans l’art (galerie Art Mûr), Pinakotheke ou l’art de se farcir une courge entre amis (galerie Crystal Racine) et Alive and Kicking (galerie Eastern Bloc, festival Art Matters). Elle a également effectué deux résidences au centre d’artiste parisien 59 Rivoli. Les œuvres de l’artiste combinent différents médiums artistiques et traitent des oppositions et des paradoxes dans les idées et dans la composition, par exemple, construire par la destruction, brutaliser pour fragiliser, dissimuler pour révéler. 

 

 

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