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COMBINE 2012: Annual Undergraduate Student Exhibition Laura Rokas, left to right: Yeak I know (137 x 91.5 cm), Just Chill and Stonehenge (152 x 122 cm each), 2012, oil painting. Photo: Guy L'Heureux Author: Evan Stanfield, Artist: Laura Rokas Laura Rokas’s three oil paintings, Just Chill, Stonehenge, and Yeah I Know, depict close-up views of the carved surfaces of blocks used for linocut printing. Although the subject of each artwork can technically be described as “still life,” the paintings evoke a complex visual puzzle as the final painted images are in fact derived from photographs of sculptural works made out of printmaking materials utilizing elements of typography. Are these artworks actually anchored in the realm of painting, or would it be more appropriate to think of them in terms of one or more of the other media involved? The challenge in interpreting Rokas’ paintings points to the larger issue of how the work of art itself is experienced, as viewers now perceive works through the mediation of magazines or websites. The offset reproductions of the paintings in this catalogue, for example, also add to the challenge of knowing where the artwork actually resides. The latent tension between disparate media in Rokas’s paintings is further emphasized by each media’s respective sense of illusion. Detailed renderings of highly textured relief that could have only been captured by the uncompromising precision of the camera are translated into the loose brushwork and smooth surface of oil paint, recalling the kind of spatial illusion often associated with traditional landscape painting. However, the tightly cropped view in each artwork results in a complete absence of context with which to establish a sense of scale, producing imagery that could just as easily be seen to represent a miniature model as an expansive landscape. The monochromatic colour palette featured in each work underscores the essentially abstract nature of the imagery, as it remains unclear whether the colours are inherent to whatever is being depicted, or whether the artist has modified the colours to her own end. The more each painting is examined, the more a sense of what is “real” becomes increasingly difficult to establish. Given the complex and puzzling nature of the imagery in Rokas’ paintings, the informal naming of each artwork (particularly Just Chill and Yeah I Know), provides a humorous counterpoint. She indicates that the use of these personal idioms “is intended to work as a device to connect with the viewer on a personal level.” Indeed, after having so seriously considered Rokas’ artwork, her suggestion to “just chill” might be welcomed advice. Nevertheless, this unexpectedly direct attempt at connecting with the viewer serves as a compelling reminder that regardless of how challenging it is, an artwork is always the personal expression of an artist. While the humorous language attempts to casually establish a connection with the viewer, the imagery in Rokas’ paintings leaves nothing to chance. In an era where it is not uncommon for artists to simply search through Google Images to find their source material, Rokas acts as a painter of her own photographs of her own sculptural work based on her own printmaking practice that highlights her own idiomatic motifs, thereby ensuring that her meta-media artworks are fully authentic personal expressions.
Biographies Evan Stanfield Evan Stanfield completed a BFA in Studio Arts in 2011 and will complete a BFA in Art History in 2012, both from Concordia University. His studio practice and research interests are focused on the aesthetic and tactile relationship between new media and traditional processes. He is represented by R&D Gallery in Chicago, Illinois.
Laura Rokas Laura Rokas, who grew up in a small town in rural Quebec, is on the verge of completing her BFA in Painting and Drawing. However, her work often includes the use of other mediums such as analog photography and sculpture. She is engrossed in the hyper analysis of the world around her; obsessively observing and mimicking her surroundings while placing an emphasis on bizarre nuances. She is at once attracted to and repulsed by the idea of representing reality while attempting to decipher what is in fact real and what is delusion.
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COMBINE 2012 : Exposition annuelle des étudiants de 1er cycle
Auteur : Evan Stanfield; artiste : Laura Rokas Intitulées Just Chill (« Relaxe »), Stonehenge et Yeah I Know (« Ouais, je sais »), les trois huiles sur toile de Laura Rokas, sont des représentations en gros plan des surfaces entaillées de blocs servant à la gravure sur linoléum. Bien qu’on puisse techniquement les décrire comme des « natures mortes », ces tableaux évoquent un puzzle complexe, les images peintes étant en fait dérivées de photographies d’œuvres sculpturales réalisées sur des matériaux de gravure rehaussés d’éléments de typographie. Ces œuvres relèvent-elles de la peinture, ou conviendrait-il mieux de les aborder sous l’angle des autres moyens d’expression qu’elles incorporent? Le défi que comporte l’interprétation des toiles de Laura Rokas soulève la question plus vaste de la manière dont l’œuvre d’art est appréhendée par le spectateur, qui aujourd’hui en fait souvent l’expérience par l’entremise d’une revue ou d’un site Web. La reproduction en offset des toiles présentées dans ce catalogue, par exemple, ajoute également à la difficulté de savoir où l’œuvre se situe réellement. La tension latente entre les moyens d’expression disparates employés dans les toiles de Laura Rokas est accentuée par les illusions que lui permet de créer chacun d’eux. Des rendus détaillés de reliefs fortement texturés – que seule la précision sans compromis de l’appareil photo pourrait avoir captés – se voient métamorphosés sous les coups de pinceau imprécis et la surface lisse de la peinture à l’huile, rappelant les artifices perspectifs souvent associés au paysage traditionnel. Cependant, le cadrage étroit des trois représentations élimine tout contexte permettant d’en saisir l’échelle, produisant ainsi des images qu’on pourrait interpréter aussi facilement comme des modèles miniatures que comme d’immenses paysages. La monochromie de chacune des œuvres fait ressortir la nature essentiellement abstraite de cette imagerie, dont on ne parvient pas à savoir si les couleurs sont inhérentes aux objets représentés ou issues d’une modification opérée par l’artiste à ses propres fins. Plus on examine chaque toile, plus il devient difficile d’en établir la « part de réel ». En donnant un ton familier aux titres de ses œuvres (en particulier Just Chill et Yeah I Know), Laura Rokas offre un contrepoint humoristique à la nature complexe et intrigante de leur imagerie. Le choix de ces expressions très personnelles vise, de son propre aveu, à établir un contact intime avec le spectateur. Or, lorsqu’on a étudié ses toiles avec beaucoup de sérieux, sa suggestion de « relaxer » semble en effet très opportune. Néanmoins, cette tentative inattendue de rapprochement avec le regardeur vient nous rappeler très pertinemment que même si une œuvre peut sembler hermétique, il s’agit toujours de l’expression personnelle d’un artiste. Si Laura Rokas use de plaisanterie langagière pour nouer subtilement des liens avec le spectateur, elle ne laisse toutefois rien au hasard dans l’imagerie de ses tableaux. À une époque où bien des artistes se contentent de matériaux de base glanés dans Google Images, elle se fait peintre de ses propres photographies, lesquelles ont pour sujet ses propres œuvres sculpturales, lesquelles s’inspirent de sa propre pratique de la gravure, laquelle se distingue par des motifs singuliers de sa propre conception. Ainsi, ses œuvres amalgamant divers moyens d’expression revêtent un caractère personnel d’une complète authenticité.
Biographies Evan Stanfield Evan Stanfield a obtenu un BFA en arts plastiques en 2011 et en terminera un second en histoire de l’art en 2012, tous deux à l’Université Concordia. Sa pratique en atelier et ses activités de recherche portent sur la relation esthétique et tactile entre les nouveaux médias et les processus classiques. Il est représenté par la R&D Gallery, à Chicago, en Illinois.
Laura Rokas Sous peu bachelière ès beaux-arts en peinture et dessin, Laura Rokas a grandi dans une petite ville du Québec rural. Au-delà des techniques qui ont été au cœur de ses études, l’artiste en privilégie souvent d’autres, notamment la photographie argentique et la sculpture. Cela dit, l’hyperanalyse du monde ambiant l’absorbe complètement : observer et reproduire obsessivement son environnement; en souligner parallèlement les plus curieuses nuances... L’idée de représenter la réalité l’attire et la rebute tout à la fois, puisqu’elle tente de décoder ce qui est réel, ce qui est illusoire.
Links | Liens Writings and Biographies | Écrits et biographies 1. Author: Katrina Caruso, Artist: Sophie-Anne Bélisle VAV Gallery Directors (2011-2012): Courtenay Mayes and Emma Siemens-Adolphe Exhibition | Exposition External | Ailleurs
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